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Annonce de Matyah
12Évangile de Matthieu


     L’habitude s’est imposée d’intituler la première partie du Nouveau Testament : les Quatre Évangiles. En fait, jusqu’au quatrième siècle, les chrétiens parlaient uniquement de l’« Évangile » ou, en hébreu, Bessora (et en araméen Bessorta), l’unique Annonce de Iéshoua‘ bèn Iosseph, distinguant ses quatre parties par référence à leurs auteurs, selon Matyah (Matthieu), selon Marcos (Marc), selon Loucas (Luc) et selon Iohanân (Jean). Ces quatre livres reflétaient en effet la tradition orale, puis écrite, des faits, des paroles et des gestes de la vie, de la mort et du réveil de Iéshoua‘ bèn Iosseph.

     La similitude de structure des Évangiles synoptiques (Matthieu, Marc, Luc), aussi bien que leurs divergences occasionnelles, même à l’intérieur des textes parallèles, a inspiré l’hypothèse de l’utilisation réciproque, avancée pour la première fois par saint Augustin. Celui-ci supposait que Matthieu aurait, le premier, écrit son évangile; Marc l’aurait résumé, tandis que Luc se serait servi de l’un et de l’autre. Au début du IIe siècle, Papias, évêque de Hiérapolis en Phrygie, avait écrit, selon Eusèbe (Histoire ecclésiastique, III, 39, 6), que « Matthieu recueillit les paroles en langue hébraïque; chacun les interpréta comme il pouvait ». Ce témoignage ne manque pas d’ambiguïté. On s’est fondé sur lui, cependant, pour parler d’un évangile primitif écrit en araméen ou en hébreu, qui serait à la source de nos évangiles actuels. Dans l’ensemble, cependant, l’opinion encore la plus répandue est celle qui admet la théorie des deux sources, l’une consistant dans l’Évangile de Marc, l’autre dans un document disparu, fait surtout de logia ou « paroles » de Iéshoua‘, que l’on désigne par le sigle Q, de l’allemand Quelle, source.

     S’appuyant sur une rétroversion en hébreu des Évangiles, Robert L. Lindsey, suivi par David Flusser, revient à la thèse traditionnelle selon laquelle Matthieu est le premier des évangélistes.

     L’opinion traditionnelle, elle encore, attribue le premier évangile à l’apôtre Matthieu (Mt 10,3; Mc 3,18; Lc 6,15; Ac 1,13), un publicain ou collecteur d’impôts (Mt 9, 9), que Marc (2,13) et Luc (5,27) appellent Lévi, et dont le nom hébreu était Matyah, diminutif de Matatyah ou de Matanyah, en araméen Mati ou Mataï. Il va sans dire que les critiques qui attribuent à ce livre une composition tardive ne voient dans ce nom qu’un procédé pseudépigraphique, l’auteur réel ayant voulu mettre son oeuvre sous le patronage d’un apôtre. Certains font de cette oeuvre le résultat du travail d’une équipe, appelée par eux « école de Matthieu ».

     La même incertitude règne parmi les exégètes quant à la date de l’oeuvre, qu’ils fixent selon leurs tendances entre 60 et 115, date à laquelle Ignace d’Antioche cite le livre. Mais il semble qu’il faille retenir ici pour l’essentiel la thèse de John A. T. Robinson (Redating the New Testament, Londres, 1976) dont l’argumentation se fonde sur l’importance de 70, année de la destruction du Temple de Jérusalem. L’évangile de Matthieu n’aurait pu être écrit après cette date sans parler explicitement de cet événement.

     On ignore le lieu de composition de ce livre. On suppose qu’il est né en milieu judéo-chrétien, imprégné d’influences et de coutumes bibliques, mais où le grec était ordinairement parlé. Des exégètes ont suggéré la ville d’Antioche en Syrie, d’autres ont parlé de la Phénicie.

     Iohanân le dit parfaitement: Tout cela a été écrit pour que vous adhériez à Iéshoua‘, le messie, bèn Elohîms, et pour qu’en adhérant vous ayez la vie en son nom (Jn 20,31). Nous ne sommes donc pas en présence d’un livre d’histoire froidement objective, mais d’une Annonce, d’un kèrygma, qui engage les adeptes de Iéshoua‘ dans un combat à la vie, à la mort, dont dépend le salut d’Israël comme celui du monde.

     Matthieu, en 1071 versets, résume la vie de Iéshoua‘, de sa naissance à sa mort, en insistant sur ce qui, dans cette vie, lui paraît être l’essentiel: son activité publique et sa mort. Les quatre derniers jours de l’existence de Iéshoua‘ sont racontés en 413 versets, les trente-trois ans qui précèdent l’étant en 658 versets.

     En voici la structure:
I.  Généalogie et naissance de Iéshoua‘: ch. 1 et 2.
II.  Iohanân et l’immersion de Iéshoua‘. Retraite au désert: 3,1 à 4,11.
III.  Action publique de Iéshoua‘ en Galilée et dans les régions avoisinantes:4,12 à 20, 34. Cette section renferme quatre discours:
  1.  Sermon sur la montagne: 5,1 à 7,29.
  2.  Instructions aux adeptes: 11,5-42.
  3.  Sept paraboles: 13,1-52.
  4.  Règles de vie pour les adeptes: ch. 18.
IV.  Iéshoua‘ à Jérusalem: ch. 21 à 25.
  1.  L’entrée messianique à Jérusalem: 21,1-22.
  2.  La prédication messianique: 21,23 à 22,46.
  3.  Contre les scribes et les pharisiens: ch. 23.
  4.  Cinquième discours: la fin arrive: ch. 24 et 25.
V. Passion, crucifixion et relèvement de Iéshoua‘: ch. 26 à 28.

     Systématique dans la composition générale de son oeuvre, Matthieu l’est aussi dans sa manière de regrouper les thèmes: Iéshoua‘, évoqué dans les chapitres 5 à 7 en tant que grand maître de justice, est présenté, en un second volet décrivant dix miracles, comme un incomparable thaumaturge (8,1 à 9,34). La tension qui oppose Iéshoua‘ aux autres familles spirituelles d’Israël est analysée en deux sections séparées (11,2 à 12,50; 21,23 à 23,39).

     Caractéristique est aussi le constant recours de Matthieu à la Bible hébraïque qui est pour lui le terme de référence suprême, d’où Iéshoua‘ tire toute son authenticité et toute sa légitimité. Tout est advenu pour accomplir ce qu’a dit IHVH-Adonaï par son inspiré (1,22); cette formule revient, à quelques variantes près, en onze occurrences. Matthieu cite la Bible plus de soixante fois, sans compter les innombrables allusions qu’il y fait sans la mentionner explicitement; pour son auditoire averti, une simple phrase, un simple mot renvoient à la matrice biblique dont tout le Nouveau Testament porte l’ineffaçable empreinte.

     Même s’il la cite en grec, dans la version des LXX, ou librement en traduisant lui-même un texte qu’il connaît à peu près par coeur comme tous les lettrés d’Israël, l’auteur est très certainement imprégné d’hébraïsme. On le sent presque à chaque mot: même s’il écrit en grec, même s’il connaît bien l’araméen, il pense tout d’abord dans la langue de la Bible, en hébreu. Les parallélismes qui caractérisent le style de la Bible hébraïque sont cultivés par Matthieu au point de devenir un procédé. La comparaison entre Matthieu 7,24-27 et Luc 6,47-49 est significative à cet égard. Parallélismes, chiasmes, inclusions, recours aux mots ou sentences agrafes révèlent avec évidence un auteur hébreu, vivant en milieu judéen de l’enseignement de la Bible et des traditions des rabbis. Béda Rigaux l’a écrit très justement: « L’humus du premier évangile est sémitique, vétéro-testamentaire et palestinien. »

     Ces caractères se décèlent aussi dans l’emploi que Matthieu fait des nombres 2, 3, 5, 7. Il définit trois tentations ou épreuves (4,1-11); trois plantes: menthe, cumin, fenouil; trois vertus: justice, matricialité, adhérence; trois exemples de justice: justification, prière, jeûne (6,1-18); trois prières à Gat-Shemani (26,39-44); trois reniements de Petros (26, 69-75); trois sentences sur l’arbre et ses fruits; il relate l’immersion de Iéshoua‘ en trois strophes de trois stiques et de neuf verbes parmi une trentaine de séries dominées par le nombre trois.

     Le sept, chiffre parfait pour les Hébreux, revient très fréquemment sous sa plume: caractéristique est la triple série de quatorze (7 x 2) générations des ancêtres de Iéshoua‘, correspondant aux multiples septénaires de l’Apocalypse.

     La matière propre de Matthieu ne comprend pas seulement la aggada midrashique de la communauté messianique naissante, mais bon nombre de textes messianiques interprétés dans des perspectives chrétiennes, selon une exégèse qui reflète souvent la méthodologie propre aux rabbis de Judée. Matthieu met l’accent sur l’annonce apocalyptique et eschatologique des triomphes ultimes d’un messie de gloire (voir notamment 25,31-46). Son annonce, de tous ses feux, éclaire la personne de Iéshoua‘ bèn Iosseph, en qui il reconnaît le mashiah sidqenou, le « messie de notre justification ». Suivant des procédés fréquents dans l’exégèse rabbinique, Matyah adapte, librement parfois, le texte prophétique qu’il cite dans le sens de la vérité qu’il veut enseigner.

     Matthieu, davantage que Marcos, décrit en Iéshoua‘ la majesté du messie de gloire. Il le fait par touches imperceptibles, éliminant de son récit tout ce qui peut rappeler cette humanité sur laquelle Marcos, au contraire, insiste souvent. Il situe son messie sur un plan résolument surnaturel; il souligne la grandeur de ses miracles qui le placent bien au-dessus de ses disciples et des foules: Ceux-ci « s’approchent » de l’Adôn et ce verbe revient 52 fois dans Matthieu alors qu’on le trouve seulement 10 fois dans Luc, 5 fois dans Marc et 10 fois dans les Actes. Les adeptes « se prosternent » devant lui, et ce verbe revient à treize reprises chez Matthieu, selon le nombre des attributs par lesquels IHVH-Adonaï se révèle à Moshè (Moïse) en Ex 34,6-7. Iéshoua‘ est décrit comme le maître de justice, le rabbi miraculeux, le serviteur souffrant, le vainqueur enfin de la mort et du diable. Sa résurrection le situe à la droite de IHVH-Adonaï Elohîms et confirme sa vocation de sauveur d’Israël et de l’humanité.

     Le nom de Iéshoua‘ bèn Iosseph revient cent cinquante fois sous la plume de Matthieu et quatre-vingt-une fois sous celle de Marc et celle de Luc. Il signifie en hébreu Yah sauve; il est celui qui sauvera son peuple de ses fautes (Mt 1,21). Mais Iéshoua‘ est aussi pour l’évangéliste le Rabbi et l’Adôn, ce nom revenant quatre-vingts fois dans Matthieu. Le fils de l’homme, le sauveur annoncé de l’humanité et d’Israël, la chrétienté naissante, à la suite des évangélistes, voit en lui le fils d’Elohîms. Cette expression en hébreu (Bèn Elohîms) n’a pas et ne peut pas avoir le même sens qu’en grec (huios tou theou). En hébreu, le mot Bèn exprime une dépendance qui souvent n’est pas celle d’une filiation biologique. Par surcroît, dans l’univers biblique, Elohîms est le père non seulement de tout homme mais de toute créature, de tout objet.

     Pour le Grec, au contraire, les dieux ne sont pas créateurs mais procréateurs, et huios désigne uniquement un lien de filiation biologique, celui du fils à son géniteur. Ainsi, derrière les questions de sémantique, il est nécessaire de percevoir les différences de la pensée et de son expression chez les Hébreux et chez les Grecs. Mais toute lecture du Nouveau Testament, y compris du Corpus paulinien, souligne bien l’unité de l’univers spirituel et culturel des Hébreux, efface des frontières que les rivalités religieuses, aggravées par les grandes tragédies de l’histoire, avaient édifiées entre le monde juif et le monde chrétien.

     Restitué à son contexte historique et à son substrat sémitique, le Nouveau Testament, sans rien perdre de sa substance théologique, prend tout le relief d’une irrésistible authenticité. Comme la Genèse pour ce qui est de la Bible hébraïque, le livre de Matthieu pour le Nouveau Testament en constitue la magistrale introduction.


Chapitre 1.

D’Abrahâm à Iéshoua‘

1.     Volume des enfantements de Iéshoua‘, messie, bèn David bèn Abrahâm.
2.     Abrahâm fait enfanter Is’hac, Is’hac fait enfanter Ia‘acob.
Ia‘acob fait enfanter Iehouda et ses frères.
3.     Iehouda fait enfanter Pèrès et Zèrah de Tamar,
Pèrès fait enfanter Hèsrôn, Hèsrôn fait enfanter Arâm,
4.     Arâm fait enfanter ‘Aminadab, ‘Aminadab fait enfanter Nahshôn,
Nahshôn fait enfanter Salmôn,
5.     Salmôn fait enfanter Bo‘az de Rahab, Bo‘az fait enfanter ‘Obéd de Rout,
‘Obéd fait enfanter Ishaï,
6.     Ishaï fait enfanter David, le roi.
David fait enfanter Shelomo de celle d’Ouryah.
7.     Shelomo fait enfanter Rehab‘âm,
Rehab‘âm fait enfanter Abyah, Abyah fait enfanter Assa.
8.     Assa fait enfanter Yehoshaphat, Yehoshaphat fait enfanter Yehorâm,
Yehorâm fait enfanter ‘Ouzyah,
9.     ‘Ouzyah fait enfanter Iotâm, Iotâm fait enfanter Ahaz,
Ahaz fait enfanter Hizqyahou,
10.     Hizqyahou fait enfanter Menashè, Menashè fait enfanter ‘Amôn,
‘Amôn fait enfanter Ioshyahou,
11.     Ioshyahou fait enfanter Yekhonyah et ses frères, lors de l’exil à Babèl.
12.     Après l’exil à Babèl, Yekhonyah fait enfanter Shealtiél,
Shealtiél fait enfanter Zeroubabèl,
13.     Zeroubabèl fait enfanter Abihoud, Abihoud fait enfanter Èliaqîm,
Èliaqîm fait enfanter ‘Azour,
14.     ‘Azour fait enfanter Sadoq, Sadoq fait enfanter Iakhîn,
Iakhîn fait enfanter Èlihoud,
15.     Èlihoud fait enfanter Èl‘azar, Èl‘azar fait enfanter Matân,
Matân fait enfanter Ia‘acob,
16.     Ia‘acob fait enfanter Iosseph, l’homme de Miriâm,
de qui naît Iéshoua‘, dit messie.
17.     Et voici tous les cycles d’Abrahâm à David: quatorze cycles.
De David à l’exil de Babèl: quatorze cycles.
Et de l’exil de Babèl jusqu’au messie: quatorze cycles.

De Miriâm naît Iéshoua‘

18.     L’enfantement de Iéshoua‘, messie, c’est ainsi:
Miriâm, sa mère, est fiancée à Iosseph.
Avant qu’ils se rencontrent,
elle est trouvée l’ayant dans le ventre par le souffle sacré.
19.     Iosseph, son homme, est un juste.
Ne désirant pas sa disgrâce, il se résout à la délier en secret.
20.     Dans cette perplexité, voici,
un messager de IHVH-Adonaï lui apparaît en rêve et dit:
« Iosseph bèn David, ne frémis pas de prendre avec toi Miriâm, ta femme.
Oui, ce qui s’enfante en elle est du souffle sacré.
21.     Elle enfantera un fils. Crie son nom: Iéshoua‘,
parce qu’il sauvera son peuple de ses fautes. »
22.     Or tout cela est advenu pour accomplir
ce qu’a dit IHVH-Adonaï par son inspiré. Il a dit:
23.     « Voici, la nubile aura dans son ventre et enfantera un fils.
Ils crieront son nom: ‘Imanou Él », qui s’interprète: « Él avec nous ».

24.     Iosseph se réveille du sommeil.
Il fait selon ce que lui a ordonné le messager de IHVH-Adonaï
et prend avec lui sa femme.
25.     Il ne la pénètre pas jusqu’à ce qu’elle ait enfanté un fils.
Il crie son nom: Iéshoua‘.

Chapitre 2.

Nous avons vu son étoile

1.     Quand Iéshoua‘ naît à Béit Lèhèm en Iehouda,
dans les jours du roi Hèrôdès,
voici, des mages du levant arrivent à Ieroushalaîm et disent:
2.     « Où est-il, le nouveau-né, le roi des Iehoudîm ?
Oui, nous avons vu son étoile au levant,
et nous venons nous prosterner devant lui. »
3.     Or le roi Hèrôdès l’entend.
Il se trouble, et tout Ieroushalaîm avec lui.
4.     Il rassemble tous les chefs des desservants et les Sopherîm du peuple.
Il s’enquiert: « Où naîtra-t-il, le messie ? »
5.     Ils lui disent: « À Béit Lèhèm de Iehouda.
Oui, c’est écrit ainsi par l’inspiré:
6.     ‹ Et toi, Béit Lèhèm, terre de Iehouda,
certes, tu n’es pas le moindre des chefs-lieux de Iehouda.
Oui, de toi sortira un chef qui paîtra mon peuple Israël ›. »
7.     Alors Hèrôdès appelle les mages en secret
et sait précisément d’eux le temps où l’étoile est apparue.
8.     Il les envoie à Béit Lèhèm. Il dit:
« Allez et renseignez-vous avec précision sur le petit enfant;
et quand vous aurez trouvé, rapportez-le-moi,
afin que, moi aussi, je vienne me prosterner devant lui. »
9.     Ils entendent le roi et vont.
Et voici, l’étoile qu’ils avaient vue au levant va devant eux.
Elle vient et s’arrête au-dessus du lieu où se trouve le petit enfant.
10.     Ils voient l’étoile et se réjouissent d’une très grande joie.
11.     Ils viennent dans la maison et voient le petit enfant avec Miriâm, sa mère.
Ils s’inclinent et se prosternent devant lui.
Puis ils ouvrent leurs trésors.
Ils lui offrent des présents d’or, d’oliban et de myrrhe.
12.     Eux-mêmes sont avertis par un rêve de ne pas retourner chez Hèrôdès.
Ils se retirent par une autre route vers leur pays.

La fuite en Misraîm

13.     Quand ils se sont retirés,
voici, un messager de IHVH-Adonaï apparaît en rêve à Iosseph.
Il dit: « Réveille-toi, prends l’enfant et sa mère, fuis en Misraîm.
Reste là jusqu’à ce que je te le dise;
oui, Hèrôdès va rechercher l’enfant pour le perdre. »
14.     Il se réveille.
Il prend l’enfant et sa mère, de nuit, et se retire en Misraîm.
15.     Il reste là jusqu’à la mort d’Hèrôdès,
pour que soit accompli ce qu’a dit IHVH-Adonaï par son inspiré:
« De Misraîm j’appelle mon fils. »
16.     Hèrôdès voit que les mages l’ont bafoué; il écume fort.
Il envoie tuer tous les enfants dans Béit Lèhèm
et dans toutes ses frontières, âgés de deux ans et moins,
selon le temps qu’il connaissait avec précision par les mages.
17.     Alors s’accomplit ce que dit Irmeyahou l’inspiré:
18.     « Une voix s’entend à Rama: pleurs, plainte innombrable;
Rahél pleure ses enfants.
Elle refuse d’être réconfortée: ils ne sont plus. »
19.     Hèrôdès meurt, et voici, un messager de IHVH-Adonaï
apparaît en rêve à Iosseph, en Misraîm.
20.     Il dit: « Réveille-toi, prends l’enfant et sa mère; va en terre d’Israël:
oui, ils sont morts, les persécuteurs de l’enfant. »
21.     Il se réveille, il prend l’enfant et sa mère et vient en terre d’Israël.
22.     Mais, entendant qu’Archelaos règne en Iehouda
à la place d’Hèrôdès, son père, il frémit de se rendre là.
Averti par un rêve, il se retire du côté de Galil.
23.     Il y vient et s’établit dans une ville dite Nasèrèt,
pour accomplir les dires de l’inspiré: « Oui, il sera appelé Nazoréen. »

Chapitre 3.

Iohanân au désert

1.     En ces jours arrive Iohanân, l’immergeur.
Il crie dans le désert de Iehouda
2.     et dit: « Faites retour: oui, il est proche, le royaume des ciels. »
3.     C’est bien lui qu’annonce Iesha‘yahou l’inspiré, quand il dit:
« Voix d’un crieur dans le désert:
préparez la route de IHVH-Adonaï, rectifiez ses sentiers. »
4.     Or lui-même, Iohanân, a son vêtement en poil de chameau,
une ceinture de peau sur sa hanche.
Sa nourriture: sauterelles et miel sauvage.
5.     Alors ils sortent vers lui de Ieroushalaîm, de tout Iehouda,
de tout le cirque du Iardèn.
6.     Ils sont immergés par lui dans le fleuve du Iardèn,
en avouant leurs fautes.

Il annonce le message

7.     Mais il voit nombre de Peroushîm et de Sadouqîm
venir à lui pour l’immersion.
Il leur dit: « Engeance de vipères !
Qui vous a montré à fuir en face de la brûlure qui vient ?
8.     Faites donc un fruit qui vaille pour le retour.
9.     Ne croyez pas dire en vous-mêmes: ‹ Pour père, nous avons Abrahâm. ›
Oui, je vous dis:
de ces pierres, Elohîms peut réveiller des fils à Abrahâm.
10.     Déjà la hache est mise à la racine des arbres. Et voici:
tout arbre qui ne fait pas de beau fruit est coupé et jeté au feu.
11.     Moi, je vous immerge dans l’eau, pour le retour.
Mais vient après moi un plus fort que moi
­ je ne vaux pas pour porter ses sandales.
Lui, il vous immergera dans le feu du souffle sacré.
12.     La pelle est dans sa main.
Il purifiera bien son aire, rassemblera son froment dans sa grange;
mais la glume, il la brûlera au feu inextinguible. »

Iéshoua‘ au Iardèn

13.     Alors Iéshoua‘ arrive de Galil au Iardèn, vers Iohanân,
pour être immergé par lui.
14.     Mais Iohanân l’en empêche et dit:
« Moi, j’ai besoin d’être immergé par toi,
et toi tu viens à moi ! »
15.     Iéshoua‘ répond et lui dit:
« Laisse donc maintenant.
Oui, il nous convient d’accomplir toute justice. »
Alors il le laisse.
16.     Ayant été immergé, vite, Iéshoua‘ remonte de l’eau.
Et voici: les ciels s’ouvrent pour lui.
Il voit le souffle d’Elohîms descendre comme une palombe; il vient sur lui.
17.     Et voici, une voix des ciels dit:
« Celui-ci est mon fils, mon aimé, en qui j’ai mon gré. »

Chapitre 4.

Eprouvé par le diable

1.     Alors Iéshoua‘ est entraîné au désert par le souffle,
pour être éprouvé par le diable.
2.     Il jeûne quarante jours et quarante nuits. Après, il a faim.
3.     L’éprouvant s’approche de lui et dit:
« Si tu es fils d’Elohîms, dis que ces pierres deviennent des pains. »
4.     Il répond et dit:
« C’est écrit: ‹ L’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche d’Elohîms ›. »
5.     Alors le diable le prend avec lui vers la ville du sanctuaire;
il le met sur le faîte du Temple et lui dit:
6.     « Si tu es fils d’Elohîms, jette-toi en bas.
Oui, c’est écrit: ‹ À ses messagers, il le prescrit pour toi:
sur leurs mains, ils te saisiront, afin que ton pied ne heurte pas de pierre ›. »
7.     Iéshoua‘ lui dit:
« Il est écrit, par contre: ‹ N’éprouve pas IHVH-Adonaï ›. »
8.     Le diable le prend à nouveau avec lui sur une très haute montagne.
Il lui montre tous les royaumes de l’univers et leur gloire.
9.     Il lui dit: « Tout cela, je te le donne, si tu t’inclines
et te prosternes devant moi. »
10.     Alors Iéshoua‘ lui dit: « Pars, Satân ! Oui, c’est écrit:
‹ Prosterne-toi en face de IHVH-Adonaï, ton Elohîms, sers-le, lui seul ›. »
11.     Alors le diable le laisse.
Et voici, des messagers s’approchent de lui; ils le servent.

En Galil

12.     Il entend que Iohanân a été livré; il se retire en Galil.
13.     Il laisse Nasèrèt, vient et s’établit à Kephar-Nahoum, sur la mer,
14.     aux frontières de Zebouloun et de Naphtali,
pour accomplir les dires de Iesha‘yahou l’inspiré, quand il dit:
15.     « Terre de Zebouloun, terre de Naphtali, route de la mer
au-delà du Iardèn, Galil des goîm.
16.     Le peuple assis dans la ténèbre voit une grande lumière;
ceux assis au pays d’ombremort, une lumière se lève sur eux. »
17.     Dès lors, Iéshoua‘ commence à crier et à dire:
« Faites retour ! Oui, il est proche, le royaume des ciels. »
18.     Marchant au bord de la mer de Galil,
il voit deux frères, Shim‘ôn, dit Petros, et Andreas, son frère.
Ils jettent un filet dans la mer. Oui, ce sont des pêcheurs.
19.     Il leur dit: « Allons ! Derrière moi !
Je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. »
20.     Vite, ils laissent leurs filets et le suivent.
21.     Et de là, il avance et voit deux autres frères, Ia‘acob bèn Zabdi
et Iohanân son frère, dans la barque avec leur père.
Ils réparent leurs filets. Il les appelle.
22.     Vite, ils laissent la barque et leur père: ils le suivent.
23.     Il parcourt toute la Galil. Il enseigne dans leurs synagogues;
il crie l’annonce du royaume;
il guérit toute maladie et toute infirmité dans le peuple.
24.     Son renom s’en va dans toute la Syrie.
Ils lui présentent tous ceux qui sont mal,
oppressés par des maladies variées et des douleurs,
démoniaques, lunatiques, paralytiques.
Il les guérit.
25.     Des foules nombreuses le suivent,
de Galil, des Dix-Villes, de Ieroushalaîm,
de Iehouda et d’au-delà du Iardèn.

Chapitre 5.

En marche !

1.     Et, voyant les foules, il monte sur la montagne et s’assoit là.
Ses adeptes s’approchent de lui.
2.     Il ouvre la bouche, les enseigne et dit:
3.     « En marche, les humiliés du souffle ! Oui, le royaume des ciels est à eux !
4.     En marche, les endeuillés ! Oui, ils seront réconfortés !
5.     En marche, les humbles ! Oui, ils hériteront la terre !
6.     En marche, les affamés et les assoiffés de justice ! Oui, ils seront rassasiés !
7.     En marche, les matriciels ! Oui, ils seront matriciés !
8.     En marche, les coeurs purs ! Oui, ils verront Elohîms !
9.     En marche, les faiseurs de paix ! Oui, ils seront criés fils d’Elohîms.
10.     En marche, les persécutés à cause de la justice !
Oui, le royaume des ciels est à eux !
11.     En marche, quand ils vous outragent et vous persécutent,
en mentant vous accusent de tout crime, à cause de moi.
12.     Jubilez, exultez ! Votre salaire est grand aux ciels !
Oui, ainsi ont-ils persécuté les inspirés, ceux d’avant vous.

Le sel, la lumière

13.     « Vous, vous êtes le sel de la terre.
Mais si le sel devient fou, avec quoi le saler ?
Il n’est plus assez fort pour rien,
sinon pour être jeté dehors et piétiné par les hommes.
14.     Vous, vous êtes la lumière de l’univers;
une ville située sur une montagne ne peut être cachée.
15.     Personne ne fait brûler une lampe en la mettant sous le boisseau,
mais sur le lampadaire, où elle resplendit pour tous dans la maison.
16.     Ainsi, que votre lumière resplendisse en face des hommes;
ils verront vos oeuvres belles, et ils glorifieront votre père des ciels.

Accomplir la tora

17.     « Ne pensez pas que je sois venu détruire la tora ou les inspirés.
Je suis venu non pas détruire, mais accomplir.
18.     Amén, oui, je vous dis: tant que les ciels et la terre ne seront pas passés,
pas un yod, pas un signe de la tora ne passera que tout n’advienne.
19.     Aussi, l’homme qui détruit une de ces misvot, la moindre,
et l’enseigne aux hommes,
‹ Moindre › sera-t-il appelé au royaume des ciels.
Mais qui la fait et l’enseigne,
celui-là sera appelé ‹ Grand › au royaume des ciels.
20.     Oui, je vous dis: si votre justice n’abonde pas plus
que celle des Sopherîm et des Peroushîm,
vous n’entrerez pas au royaume des ciels.
21.     Vous avez entendu qu’il a été dit aux Anciens: ‹ N’assassine pas ! ›
Qui assassine est passible de jugement.
22.     Or, moi je vous dis:
Qui brûle sans raison contre son frère est passible de jugement;
qui dit à son frère: ‹ Raqa ›, ‹ Vaurien ›, est passible du sanhédrin;
et qui lui dit: ‹ Fou ! › est passible du feu de la Géhenne.
23.     Aussi, si tu offres ton présent à l’autel,
et si tu te souviens que ton frère a quoi que ce soit contre toi,
24.     laisse là ton présent devant l’autel,
et va d’abord te réconcilier avec ton frère.
Après quoi, viens, et offre ton présent.
25.     Hâte-toi de te concilier ton adversaire tant que tu es en route avec lui,
pour que lui, l’adversaire, ne te livre pas au juge, le juge au garde
et que tu ne sois jeté en prison.
26.     Amén, je te dis:
tu n’en sortiras pas avant d’avoir rendu ton dernier quart de sou.
27.     Vous avez entendu qu’il a été dit: ‹ N’adultère pas ! ›
28.     Or moi je vous dis:
qui regarde une femme en la désirant adultère déjà en son coeur.
29.     Si ton oeil, le droit, te fait trébucher,
arrache-le et jette-le loin de toi.
Oui, il y a intérêt pour toi à perdre un de tes membres,
plutôt que, de tout ton corps, t’en aller dans la Géhenne.
30.     Si ta main droite te fait trébucher, coupe-la et jette-la loin de toi.
Oui, il y a intérêt pour toi à perdre un de tes membres,
plutôt que, de tout ton corps, t’en aller dans la Géhenne.
31.     Il a été dit: ‹ Qui renvoie sa femme, qu’il lui donne un acte de rupture ! ›
32.     Mais moi je vous dis:
qui répudie sa femme, sauf à propos de sexe,
lui fait commettre l’adultère.
Qui épouse une répudiée adultère lui-même.
33.     Vous avez encore entendu qu’il a été dit aux Anciens:
‹ Ne parjure pas ! Acquitte-toi de ton serment auprès de IHVH-Adonaï. ›
34.     Or moi je vous dis: ne jurez de rien,
ni par le ciel: il est le trône d’Elohîms,
35.     ni par la terre: elle est l’escabelle de ses pieds,
ni par Ieroushalaîm: elle est la cité du grand roi.
36.     Ne jure pas non plus par ta tête,
tu n’en peux faire blanchir ou noircir un seul cheveu.
37.     Que votre parole soit: ‹ Oui, oui, non, non ›.
Ce qui est en plus vient du criminel.
38.     Vous avez entendu qu’il a été dit: ‹ Oeil pour oeil et dent pour dent. ›
39.     Or moi je vous dis: ne vous opposez pas au criminel.
Mais qui te gifle sur la joue droite, tourne aussi vers lui l’autre joue.
40.     À qui veut te faire juger et te prendre ta tunique,
laisse-lui aussi le manteau.
41.     Qui te requiert pour un mille, va deux avec lui.
42.     Donne à qui te demande; n’évite pas qui veut t’emprunter.
43.     Vous avez entendu qu’il a été dit:
‹ Aime ton compagnon et hais ton ennemi. ›
44.     Or moi je vous dis: aimez vos ennemis, priez pour vos persécuteurs,
45.     afin de devenir fils de votre père des ciels;
oui, il fait lever son soleil sur les bons et sur les criminels,
pleuvoir sur les justes et sur les injustes.
46.     Oui, si vous aimez vos amis, quel salaire aurez-vous ?
Même les gabelous n’en font-ils pas autant ?
47.     Si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous de surabondant ?
Même les goîm n’en font-ils pas autant ?
48.     Ainsi, vous, soyez intègres comme votre père des ciels est intègre.

Chapitre 6.

Notre père

1.     « Appliquez-vous à ne pas exercer votre justice en face des hommes,
pour être remarqué par eux.
Sinon, vous n’aurez pas le salaire de votre père des ciels.
2.     Aussi, quand tu exerces ta justification,
ne fais pas retentir le shophar en face de toi,
comme le font les hypocrites dans les synagogues et les rues,
afin que les hommes les glorifient.
Amén, je vous dis: ils ont reçu leur salaire.
3.     Mais toi, en exerçant ta justification,
que ta gauche ne sache pas ce que ta droite fait,
4.     afin que ta justification soit faite en secret.
Et ton père, le voyant du secret, te le rendra.

5.     « Quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites;
oui, ils aiment prier dans les synagogues et aux coins des places
en se dressant, pour se montrer aux hommes.
Amén, je vous dis: ils reçoivent leur salaire.
6.     Mais toi, quand tu pries, entre dans ta cellule, ferme ta porte
et prie ton père qui est dans le secret.
Et ton père, le voyant du secret, te le rendra.
7.     Quand vous priez, ne palabrez pas comme les goîm, qui croient:
‹ À force de paroles nous serons entendus ! ›
8.     Vous donc, ne leur ressemblez pas.
Oui, votre père pénètre vos besoins avant même que vous le sollicitiez.

9.     Vous donc, priez ainsi:
‹ Notre père des ciels, ton nom se consacre,
10.     ton royaume vient, ton vouloir se fait, comme aux ciels sur la terre aussi.
11.     Donne-nous aujourd’hui notre part de pain.
12.     Remets-nous nos dettes, puisque nous les remettons à nos débiteurs.
13.     Ne nous fais pas pénétrer dans l’épreuve,
mais délivre-nous du criminel. ›
14.     Oui, si vous remettez aux hommes leurs fautes,
il vous les remettra à vous aussi, votre père des ciels.
15.     Mais si vous ne les remettez pas aux hommes,
votre père non plus ne vous remettra pas vos fautes.

16.     « Quand vous jeûnez,
ne soyez pas comme les hypocrites, qui prennent des airs sombres
et défont leurs faces, pour montrer aux hommes qu’ils jeûnent.
Amén, je vous dis: ils reçoivent leur salaire.
17.     Mais toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave tes faces,
18.     pour ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes,
mais à ton père seulement qui est dans le secret.
Et ton père, le voyant du secret, te le rendra.
19.     « Ne thésaurisez pas des trésors sur terre, où ver et mite défont,
où voleurs percent et volent.
20.     Mais thésaurisez des trésors aux ciels,
que ver ni mite ne défont, que voleurs ne percent ni volent.
21.     Oui, là où est ton trésor, là aussi est ton coeur.

22.     « La lampe du corps, c’est l’oeil.
Si donc ton oeil est intact, tout ton corps est lumineux.
23.     Mais si ton oeil est criminel tout ton corps est ténébreux.
Si donc la lumière qui est en toi s’enténèbre,
qu’elle est grande, la ténèbre !

24.     « Nul ne peut servir deux Adôn:
oui, ou il hait l’un et aime l’autre, ou il s’attache à l’un et méprise l’autre.
Vous ne pouvez servir Elohîms et Mamôn.
25.     « C’est pourquoi je vous dis:
ne vous inquiétez pas pour vos êtres: ‹ Que manger, que boire ? ›
Ni pour votre corps: ‹ De quoi le vêtir ? ›
L’être n’est-il pas plus que la nourriture,
et le corps plus que le vêtement ?
26.     Fixez les oiseaux du ciel:
ils ne sèment pas, ne moissonnent pas, n’engrangent pas dans des granges.
Mais votre père des ciels les nourrit.
N’êtes-vous pas beaucoup plus précieux qu’eux ?
27.     Lequel d’entre vous peut, à force d’inquiétude,
ajouter à sa taille une seule coudée ?
28.     Pourquoi vous inquiéter du vêtement ?
Remarquez les amaryllis des champs,
comme elles croissent sans peiner ni filer.
29.     Or je vous dis:
même Shelomo dans toute sa gloire n’était pas vêtu comme l’un d’eux.
30.     Si Elohîms habille ainsi l’herbe des champs,
qui existe aujourd’hui et demain sera jetée au four,
combien plus vous-mêmes, nains de l’adhérence !
31.     Aussi ne vous inquiétez pas en disant: ‹ Que mangerons-nous ? ›
ou ‹ Que boirons-nous ? › ou ‹ Comment nous vêtirons-nous ? ›.
32.     Oui, de tout cela les goîm sont en quête;
or il sait, votre père des ciels, que vous avez besoin de tout cela.
33.     Mais cherchez en premier le royaume d’Elohîms et sa justice.
Tout cela vous sera ajouté.
34.     Aussi ne vous inquiétez pas de demain: demain s’inquiétera de lui-même.
À chaque jour suffit sa peine.

Chapitre 7.

Préceptes

1.     « Ne jugez pas, afin de ne pas être jugés.
2.     Oui, du jugement dont vous jugez vous serez jugés;
de la mesure dont vous mesurez, il sera mesuré pour vous.
3.     Tu vois le fétu dans l’oeil de ton frère;
mais la poutre, dans ton oeil à toi, tu ne l’observes pas !
4.     Comment dis-tu à ton frère: ‹ Laisse-moi chasser le fétu de ton oeil ›
quand tu as toi-même une poutre dans ton oeil ?
5.     Hypocrite, chasse en premier la poutre de ton oeil;
après quoi, tu verras clair pour chasser le fétu de l’oeil de ton frère.

6.     « Ne donnez pas ce qui est sacré aux chiens,
ne jetez pas vos perles à la face des cochons,
qu’ils ne les piétinent de leurs pattes et, se tournant, vous déchirent.

7.     « Demandez, il vous sera donné.
Cherchez, vous trouverez. Frappez, il vous sera ouvert.
8.     Oui, tout demandeur reçoit. Tout chercheur trouve.
Au frappeur, il est ouvert.
9.     Y a-t-il parmi vous un homme auquel son fils demande du pain,
et qui lui donne une pierre ?
10.     Et s’il lui demande un poisson, va-t-il lui donner un serpent ?
11.     Si donc vous, qui êtes criminels,
vous savez donner de bons cadeaux à vos enfants,
combien plus votre père des ciels
en donnera-t-il de bons à ceux qui lui demandent !
12.     Aussi, tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent,
faites-le-leur vous mêmes: oui, voilà la Tora et les Inspirés.

La porte étroite

13.     « Entrez par la porte étroite.
Oui, large la porte, vaste la route qui conduit à la perte,
et nombreux ceux qui y entrent.
14.     Étroite la porte, resserrée la route qui conduit à la vie,
et rares ceux qui la trouvent.

Les faux inspirés

15.     « Gardez-vous des faux inspirés !
Ils viennent vers vous en vêtements de brebis,
mais au-dedans ce sont des loups voraces.
16.     C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.
Des raisins se cueillent-ils sur des épines ? Ou des figues sur des ronces ?
17.     Ainsi, tout arbre bon fait de beaux fruits;
mais un arbre pourri fait de mauvais fruits.
18.     Un bon arbre ne peut faire de mauvais fruits,
ni un arbre pourri faire de beaux fruits.
19.     Tout arbre qui ne fait pas de beaux fruits est coupé et jeté au feu.
20.     Ainsi, c’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.

La maison sur le sable

21.     « Tous ceux qui disent: ‹ IHVH-Adonaï ! IHVH-Adonaï ! ›
n’entrent pas au royaume des ciels,
mais seulement celui qui fait le vouloir de mon père des ciels.
22.     Nombreux me diront en ce jour:
‹ Adôn, Adôn ! N’est-ce pas en ton nom que nous avons été inspirés,
en ton nom que nous avons jeté dehors les démons,
en ton nom que nous avons fait de nombreux prodiges ? ›
23.     Alors je leur déclarerai:
‹ Jamais je ne vous ai connus ! Retirez-vous de moi, fauteurs de non-tora ! ›
24.     Aussi tout entendeur de ces paroles que je dis et qui les réalise,
ressemble à un homme sage qui a bâti sa maison sur le roc.
25.     La pluie descend, les torrents viennent,
les vents soufflent et tombent sur cette maison.
Elle ne tombe pas: oui, elle est fondée sur le roc.
26.     Mais tout entendeur de ces paroles que je dis et qui ne les réalise pas
ressemble à un homme fou qui a bâti sa maison sur le sable.
27.     La pluie descend, les torrents viennent,
les vents soufflent et ébranlent cette maison.
Elle tombe, et grave est sa chute. »

28.     Quand Iéshoua‘ achève ces paroles,
les foules sont frappées de son enseignement:
29.     oui, il les enseigne comme ayant autorité, pas comme leurs Sopherîm.

Chapitre 8.

Guérisons

1.     Il descend de la montagne, des foules nombreuses le suivent.
2.     Et voici, un galeux s’approche, se prosterne devant lui et dit:
« Adôn, si tu le veux, tu peux me purifier. »
3.     Il tend sa main, le touche et dit: « Je le veux: sois pur. »
Vite, il est purifié de sa gale.
4.     Iéshoua‘ lui dit:
« Attention ! Ne le dis à personne, mais va te montrer au desservant
et offre, en témoignage pour eux, le présent que Moshè a prescrit. »

5.     À son entrée à Kephar-Nahoum,
un centurion s’approche, le supplie et dit:
6.     « Adôn, voici: mon garçon est jeté sur un lit dans ma maison.
Il est paralysé et terriblement tourmenté. »
7.     Il lui dit: « Moi, je viens le guérir. »
8.     Le centurion répond et dit:
« Adôn, je ne vaux pas que tu entres sous mon toit.
Mais dis seulement une parole et mon garçon sera rétabli.
9.     Oui, moi, je suis un homme placé sous une autorité.
J’ai sous moi des soldats.
Je dis à l’un: ‹ Va ›, et il va. À l’autre: ‹ Viens ›, et il vient;
ou à mon serviteur: ‹ Fais cela ›, et il le fait. »
10.     Iéshoua‘ l’entend, s’étonne, et dit à ceux qui le suivent:
« Amén, je vous dis,
chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle adhérence.
11.     Et je vous dis:
ils viendront en nombre du levant et du couchant s’installer à table
avec Abrahâm, Is’hac et Ia‘acob au royaume des ciels.
12.     Mais les fils du royaume seront jetés dans la ténèbre du dehors,
là où seront pleurs et grincements de dents. »
13.     Iéshoua‘ dit au centurion: « Va, il t’est fait selon ton adhérence. »
Et à cette heure, son garçon est rétabli.
14.     Iéshoua‘ vient dans la maison de Petros.
Il voit sa belle-mère jetée sur un lit, prise de fièvre.
15.     Il touche sa main, la fièvre la laisse.
Elle se réveille et le sert.
16.     Le soir venu, ils lui présentent de nombreux démoniaques.
Il jette dehors les souffles par la parole et guérit tous ceux qui ont mal,
17.     pour accomplir le mot de Iesha‘yahou l’inspiré, disant:
« Il prend nos infirmités, il porte nos maladies. »
18.     Mais Iéshoua‘ voit des foules nombreuses autour de lui
et ordonne de s’en aller de l’autre côté.
19.     Un Sophér s’approche et lui dit:
« Rabbi, je te suivrai partout où tu iras. »
20.     Iéshoua‘ lui dit: « Les renards ont des trous, les oiseaux du ciel, des nids;
mais le fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête. »
21.     Un autre des adeptes lui dit:
« Adôn, permets-moi d’abord de m’en aller et d’ensevelir mon père. »
22.     Iéshoua‘ dit: « Suis-moi ! Laisse les morts ensevelir leurs morts ! »

La tempête

23.     Il monte en barque, et ses adeptes le suivent.
24.     Et voici, survient un grand ébranlement de la mer;
la barque est recouverte de vagues; mais lui dort.
25.     Ils s’approchent, le réveillent et disent:
« Adôn, sauve-nous ! Nous périssons ! »
26.     Il leur dit: « Pourquoi êtes-vous des couards, nains de l’adhérence ? »
Alors il se réveille, rabroue les vents et la mer,
et c’est le calme plat.
27.     Les hommes s’étonnent et disent: « Qui est-il, celui-là ?
Oui, même les vents et la mer lui obéissent. »

Les cochons dans la mer

28.     Quand il vient de l’autre côté, au pays des Gadarènoï,
deux démoniaques viennent à sa rencontre. Ils sortent des sépulcres.
Ils sont très dangereux,
tellement que personne n’a la force de passer par cette route.
29.     Et voici, ils crient et disent:
« Qu’y a-t-il entre nous et toi, Bèn Elohîms ?
Es-tu venu jusqu’ici, avant le temps, pour nous tourmenter ? »
30.     Or il y a, loin d’eux, un troupeau de nombreux cochons. Ils paissent.
31.     Les démons le supplient et disent:
« Si tu nous jettes dehors, envoie-nous dans le troupeau de cochons. »
32.     Il leur dit: « Allez. » Ils sortent et s’en vont dans les cochons.
Et voici, tous les cochons se ruent du haut de la falaise dans la mer.
Ils meurent dans les eaux.
33.     Les gardiens s’enfuient et s’en vont en ville.
Ils annoncent tout ce qui est survenu aux démoniaques.
34.     Et voici, toute la ville sort à la rencontre de Iéshoua‘.
Le voyant, ils le supplient de s’éloigner de leur frontière.

Chapitre 9.

Le paralytique

1.     Il monte en barque, fait la traversée et vient dans sa ville.
2.     Et voici, ils lui présentent un paralytique jeté sur un lit.
Iéshoua‘ voit leur adhérence et dit au paralytique:
« Courage, enfant. Tes fautes te sont remises. »
3.     Et voici, certains des Sopherîm disent en eux-mêmes:
« Celui-là blasphème. »
4.     Iéshoua‘ pénètre leurs combines et dit:
« Pourquoi ces combines criminelles en vos coeurs ?
5.     Oui, qu’est-il plus facile ?
Dire: ‹ Tes fautes sont remises ›,
ou dire: ‹ Réveille-toi et marche › ?
6.     Eh bien, pour que vous le sachiez,
le fils de l’homme a autorité sur la terre de remettre les fautes... »
Il dit alors au paralytique:
« Réveille-toi, prends ton lit et va dans ta maison. »
7.     Et réveillé, il part à sa maison.
8.     Ce que voyant, les foules frémissent et glorifient Elohîms,
donneur d’une telle autorité aux hommes.

Matyah

9.     Passant par là, Iéshoua‘ voit alors un homme assis à la gabelle.
Son nom: Matyah. Il lui dit: « Suis-moi. »
Il se lève et le suit.
10.     Et c’est quand il est à table dans la maison,
voici, de nombreux gabelous et fauteurs viennent.
Ils se mettent à table avec Iéshoua‘ et ses adeptes.
11.     Les Peroushîm voient et disent à ses adeptes:
« Pourquoi votre rabbi mange-t-il avec des gabelous et des fauteurs ? »
12.     Iéshoua‘ entend et dit:
« Ceux qui sont forts n’ont pas besoin de médecin, mais ceux qui ont mal.
13.     Et vous, allez apprendre ce qu’est:
‹ C’est la merci que je désire et non le sacrifice. ›
Non, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des fauteurs. »

Vin nouveau

14.     Alors les adeptes de Iohanân s’approchent de lui et disent:
« Pourquoi, nous et les Peroushîm, nous jeûnons souvent
tandis que tes adeptes ne jeûnent pas ? »
15.     Iéshoua‘ leur dit: « Comment les garçons de noce
peuvent-ils s’endeuiller tandis que l’époux est avec eux ?
Mais voici, des jours viennent où l’époux leur sera enlevé.
Alors ils jeûneront.
16.     Nul n’ajoute un ajout d’étoffe non battue à un vieux vêtement.
Oui, la pièce tire sur le vêtement, et la déchirure devient pire.
17.     Le vin nouveau ne se verse pas dans de vieilles outres,
sinon les outres craquent,
le vin se répand, et les outres sont perdues.
Mais le vin nouveau se verse dans des outres neuves,
et les deux se conservent ensemble. »

Autres guérisons

18.     Tandis qu’il leur dit ces paroles, voici, un des chefs s’approche.
Il se prosterne devant lui et dit: « Ma fille est morte à l’instant.
Mais viens, impose ta main sur elle: elle vivra. »
19.     Iéshoua‘ s’éveille et le suit avec ses adeptes.

20.     Et voici une femme atteinte d’hémorragie depuis douze ans.
Elle approche par-derrière et touche le tsitsit de son vêtement.
21.     Oui, elle s’était dit en elle-même:
« Si je touche seulement son vêtement, je suis sauvée. »
22.     Iéshoua‘ se tourne, la voit et dit:
« Courage, fille, ton adhérence t’a sauvée. »
Et la femme est sauvée à cette heure même.
23.     Iéshoua‘ vient à la maison du chef,
il voit les joueurs de flûte et la foule tumultueuse.
24.     Il dit:
« Retirez-vous de là. Non, la fillette n’est pas morte, mais elle dort. »
Ils ricanent contre lui.
25.     Mais quand la foule est jetée dehors, il entre, lui saisit la main,
et la fillette se réveille.
26.     La rumeur en sort sur toute cette terre.

27.     Et de là Iéshoua‘ passe. Deux aveugles le suivent. Ils crient et disent:
« Matricie-nous, bèn David ! »
28.     Quand il vient dans la maison, les aveugles s’approchent de lui.
Iéshoua‘ leur dit: « Adhérez-vous à ce que je peux faire cela ? »
Ils lui disent: « Oui, Adôn. »
29.     Il touche alors leurs yeux et dit:
« Qu’il en soit pour vous selon votre adhérence ! »
30.     Et leurs yeux s’ouvrent. Iéshoua‘ les rudoie et dit:
« Attention ! Que personne ne le sache ! »
31.     Mais eux, dès leur sortie, ils parlent de lui par toute cette terre.

32.     Ils sortent, et voici, ils lui présentent un homme muet,
possédé par un démon.
33.     Le démon jeté dehors, le muet parle. Les foules étonnées disent:
« Jamais rien de tel ne s’était vu en Israël ! »
34.     Mais les Peroushîm disent:
« Par le prince des démons il jette dehors les démons ! »
35.     Iéshoua‘ parcourt toutes les villes et les villages.
Il enseigne dans leurs synagogues; il clame l’annonce du royaume,
il guérit toute maladie et toute infirmité.
36.     En voyant les foules, il est pris aux entrailles pour elles,
parce qu’elles sont fatiguées, prostrées, « comme des ovins sans berger ».
37.     Alors il dit à ses adeptes:
« La moisson est abondante, mais rares les ouvriers.
38.     Aussi, implorez l’Adôn de la moisson qu’il jette dehors
des ouvriers pour sa moisson. »

Chapitre 10.

Les douze adeptes

1.     Il appelle ses douze adeptes;
il leur donne autorité sur les souffles contaminés,
pour les jeter dehors, et pour guérir toute maladie et toute infirmité.
2.     Voici les noms des douze envoyés:
premier, Shim‘ôn dit Petros, et son frère Andreas,
Ia‘acob bèn Zabdi et Iohanân son frère,
3.     Philippos et Bar-Talmaï, Toma et Matyah, le gabelou,
Ia‘acob bèn Halphaï et Tadaï,
4.     Shim‘ôn le Qanaït, et Iehouda, l’homme de Qériot,
celui-là même qui l’a livré.

Instructions aux douze

5.     Ces douze, Iéshoua‘ les envoie. Il leur enjoint et dit:
« N’allez pas sur la route des goîm,
et n’entrez pas dans une ville des Shomronîm:
6.     mais allez plutôt vers les ovins perdus de la maison d’Israël.
7.     En allant, clamez et dites: ‹ Le royaume des ciels approche. ›
8.     Guérissez les infirmes, réveillez les morts, purifiez les lépreux,
jetez dehors les démons.
Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.
9.     Ne possédez ni or, ni argent, ni bronze dans vos ceintures,
10.     ni besace pour la route, ni deux tuniques, ni sandales, ni bâton.
Oui, l’ouvrier vaut sa nourriture.
11.     En quelque ville ou village que vous entriez,
cherchez qui vaille et demeurez-y jusqu’à ce que vous sortiez de là.
12.     En entrant dans une maison, vous saluez.
13.     Et si la maison le vaut, que votre ‹ Shalôm › vienne sur elle.
Mais si elle ne le vaut pas, que votre ‹ Shalôm › revienne à vous.
14.     S’ils ne vous accueillent pas et n’entendent pas vos paroles,
sortez hors de cette maison ou de cette ville;
secouez la poussière de vos pieds.
15.     Amén, je vous dis: au jour du jugement ce sera plus tolérable
pour la terre de Sedôm et de ‘Amora que pour cette ville.
16.     Voici, moi, je vous envoie comme des ovins au milieu de loups.
Aussi, soyez sages comme des serpents et simples comme des palombes.
17.     « Prenez garde aux hommes, oui, ils vous livreront aux tribunaux,
ils vous fouetteront dans leurs synagogues.
18.     En face de gouverneurs et de rois vous serez conduits à cause de moi,
en témoignage pour eux et pour les goîm.
19.     Quand ils vous livreront, ne vous inquiétez pas pour:
‹ Comment et que dire ?... › ‹ Que dire › vous sera donné sur l’heure.
20.     Oui, ce n’est pas vous qui parlerez,
mais le souffle de votre père qui parlera en vous.
21.     Le frère livrera un frère à la mort, le père un enfant.
Enfants contre parents, ils se lèveront et les mettront à mort.
22.     Vous serez haïs par tous à cause de mon nom;
mais qui tiendra jusqu’à la fin sera sauvé.
23.     Quand ils vous persécuteront dans cette ville, fuyez dans l’autre.
Amén, je vous dis:
vous n’en aurez pas fini avec les villes d’Israël,
que le fils de l’homme sera venu.

24.     « Nul adepte ne surpasse son Rabbi, nul serf son Adôn.
25.     Il suffit à l’adepte d’être comme son Rabbi, au serf comme son Adôn.
S’ils appellent le patron de la maison ‹ Ba‘al Zeboul ›,
combien plus ceux de sa maison !
26.     Ne frémissez pas d’eux;
non, rien de couvert qui ne doive être découvert,
rien de caché qui ne doive être connu.
27.     Ce que je vous dis dans la ténèbre, dites-le dans la lumière;
ce qui est entendu à l’oreille, clamez-le sur les terrasses.
28.     Ne frémissez pas des tueurs du corps qui ne peuvent tuer l’être,
mais frémissez de qui peut perdre et corps et être dans la Géhenne.
29.     Deux moineaux ne se vendent-ils pas un sou ?
Cependant, aucun d’eux ne tombe à terre sans votre père.
30.     Et vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés.
31.     Aussi ne frémissez pas:
vous êtes plus précieux qu’une multitude de moineaux.
32.     Oui, qui se déclare pour moi en face des hommes,
je me déclarerai pour lui, moi aussi, en face de mon père des ciels.
33.     Et qui me renie en face des hommes,
je le renierai, moi aussi, en face de mon père dans les ciels.

34.     « Ne pensez pas que je vienne jeter la paix sur la terre.
Je ne viens pas jeter la paix, mais l’épée.
35.     Oui, je viens diviser l’homme et son père, la fille et sa mère,
la bru et sa belle-mère.
36.     Les ennemis de l’homme sont les gens de sa maison.
37.     Qui me préfère père ou mère ne vaut pas pour moi.
Qui me préfère fils ou fille ne vaut pas pour moi.
38.     Et qui ne prend pas sa croix et me suit ne vaut pas pour moi.
39.     Qui trouve son être le perd;
qui perd son être à cause de moi le trouve.
40.     Qui vous accueille m’accueille,
et qui m’accueille accueille celui qui m’envoie.
41.     Qui accueille un inspiré parce qu’il est inspiré reçoit salaire d’inspiré.
Qui accueille un juste parce qu’il est juste reçoit salaire de juste.
42.     Une coupe d’eau fraîche, qui en abreuve l’un de ces petits
parce qu’il est mon adepte,
amén, je vous dis: il ne perd pas son salaire. »

Chapitre 11.

Iohanân l’Immergeur

1.     Et c’est,
quand Iéshoua‘ achève de donner des instructions à ses douze adeptes,
il s’éloigne de là pour enseigner et clamer dans leurs villes.
2.     Mais Iohanân entend en prison les oeuvres du messie.
Il lui envoie de ses adeptes lui dire:
3.     « Toi, es-tu celui qui vient, ou bien devenons-nous attendre un autre ? »
4.     Iéshoua‘ répond et leur dit:
« Allez annoncer à Iohanân ce que vous entendez et voyez:
5.     des aveugles voient et des boiteux marchent,
des lépreux sont purifiés et des sourds entendent,
des morts se réveillent et des pauvres reçoivent l’annonce.
6.     En marche, l’homme qui ne trébuche pas à cause de moi ! »
7.     Iéshoua‘ commence à parler aux foules de Iohanân:
« Qu’êtes-vous sortis contempler au désert ? Un roseau agité par le vent ?
8.     Mais qu’êtes-vous sortis voir ?
Un homme habillé de vêtements délicats ?
Voici, ceux qui portent des vêtements délicats
sont dans les maisons des rois.
9.     Mais pourquoi êtes-vous sortis ? Pour voir un inspiré ?
Oui, je vous le dis, et davantage qu’un inspiré.
10.     C’est de lui qu’il est écrit:
‹ Voici, moi-même j’envoie mon messager devant tes faces;
il aplanira la route devant toi. ›
11.     Amén, je vous dis:
il ne s’est pas réveillé, parmi ceux qui sont nés de femmes,
de plus grand que Iohanân, l’Immergeur.
Mais le plus petit dans le royaume des ciels est plus grand que lui.
12.     Depuis les jours de Iohanân l’Immergeur, jusqu’à maintenant,
le royaume des ciels se force, et les forts s’en emparent.
13.     Car tous les inspirés et la tora jusqu’à Iohanân ont été inspirés.
14.     Et si vous voulez accueillir ceci: voici, c’est lui, Élyahou qui vient.
15.     Qui a des oreilles entende.
16.     « À qui assimiler cet âge ?
Il est semblable à des gamins assis dans les marchés.
Ils s’interpellent l’un l’autre pour dire:
17.     ‹ Nous avons joué pour vous de la flûte, et vous n’avez pas dansé.
Nous avons chanté des thrènes, et vous ne vous êtes pas lamentés. ›
18.     Oui, Iohanân est venu. Il ne mange ni ne boit, et ils disent:
‹ Il a un démon. ›
19.     Le fils de l’homme vient. Il mange et boit, et ils disent:
‹ Voici un homme glouton et buveur, ami des gabelous et des criminels. ›
Mais la sagesse se justifie par ses oeuvres. »

Oïe, les villes !

20.     Alors il se met à flétrir les villes
où la plupart de ses prodiges se sont accomplis
parce qu’elles n’ont pas fait retour.
21.     « Oïe, toi, Korazîn, oïe, toi Béit-Saïda !
Oui, si les prodiges accomplis chez vous l’avaient été à Sor et à Sidôn,
depuis longtemps, sous le sac et la cendre, elles auraient fait retour.
22.     Aussi bien, je vous dis,
pour Sor et pour Sidôn le jour du jugement
sera plus tolérable que pour vous.
23.     Et toi, Kephar-Nahoum, tu t’es élevée jusqu’aux ciels.
Tu seras précipitée jusqu’au Shéol !
Oui, si les prodiges accomplis chez toi l’avaient été à Sedôm,
elle existerait encore aujourd’hui.
24.     Aussi bien, je vous dis:
oui, pour la terre de Sedôm le jour du jugement
sera plus tolérable que pour toi. »

Père et fils

25.     En ce temps, Iéshoua‘ répond et dit:
« Je te célèbre, Père, Adôn du ciel et de la terre,
parce que tu as caché cela aux sages et aux sagaces,
et que tu le découvres aux tout-petits.
26.     Oui, Père, voici, tel est le gré de tes faces.
27.     Tout m’a été livré par mon père.
Nul ne pénètre le fils, sinon le père;
et nul ne pénètre le père, sinon le fils, et celui à qui le fils veut le découvrir.
28.     Venez à moi, vous tous, les fatigués, les surmenés;
je vous donnerai le repos.
29.     Prenez sur vous mon joug,
apprenez de moi que je suis humilié et petit de coeur:
vous trouverez le réconfort pour vos êtres.
30.     Oui, mon joug est utile, mon fardeau léger. »

Chapitre 12.

Les épis cueillis

1.     En ce temps, Iéshoua‘ va, le shabat, à travers les blés.
Ses adeptes, affamés, commencent à cueillir des épis et à les manger.
2.     Mais les Peroushîm les voient et lui disent:
« Voici, tes adeptes font ce qu’il n’est pas permis de faire le shabat. »
3.     Il leur dit: « N’avez-vous pas lu ce qu’a fait David ?
4.     Il avait faim, avec ses compagnons; il est entré dans la maison d’Elohîms
et ils ont mangé les pains des faces, qu’il n’était pas permis de manger
à lui, ni à ses compagnons, mais seulement aux desservants.
5.     N’avez-vous pas lu dans la tora que, chaque shabat,
les desservants dans le sanctuaire violent le shabat, sans avoir de tort ?
6.     Moi, je vous dis: un plus grand que le sanctuaire est ici.
7.     Mais si vous saviez ce qu’est:
‹ C’est la merci que je désire, et non pas sacrifier ›
vous n’accuseriez pas des innocents.
8.     Oui, l’Adôn du shabat, c’est le fils de l’homme. »

La main sèche

9.     S’éloignant de là, il vient dans leur synagogue.
10.     Et voici un homme dont une main est sèche.
Ils l’interrogent et disent:
« Est-il permis de guérir le shabat ? » Cela pour l’accuser.
11.     Il leur dit: « Parmi vous est un homme qui a un seul mouton.
S’il tombe dans une fosse, un shabat, ne le saisit-il pas pour le relever ?
12.     Un homme est combien plus précieux qu’un mouton !
C’est pourquoi il est permis, le shabat, de faire du bien. »
13.     Alors il dit à l’homme: « Tends la main. » Il la tend,
elle est remise, saine comme l’autre.

Ce qu’a dit Iesha‘yahou

14.     Les Peroushîm sortent et tiennent conseil contre lui pour le perdre.
15.     Mais Iéshoua‘ le comprend; il se retire.
Beaucoup le suivent, il les guérit tous
16.     et les rabroue: qu’ils ne le manifestent pas !
17.     Pour accomplir ce qu’a dit Iesha‘yahou l’inspiré:
18.     « Voici mon serviteur; je le choisis, mon aimé, en qui mon être a gré.
Je mettrai mon souffle sur lui. Il annoncera le jugement des goîm.
19.     Il ne disputera pas, il ne criera pas. Nul n’entendra sa voix sur les places.
20.     Il ne brisera pas un roseau fendu, il n’éteindra pas une mèche fumante,
qu’il n’ait mené le jugement à la victoire.
21.     Les goîm espéreront son nom. »

Par Ba‘al Zeboul

22.     Alors ils lui présentent un homme possédé par un démon,
aveugle et muet.
Il le guérit; le muet parle et voit.
23.     Toutes les foules en sont stupéfaites.
Ils disent: « N’est-ce pas là le fils de David ? »
24.     Les Peroushîm l’entendent. Ils disent:
« Celui-là ne jette dehors les démons
que par Ba‘al-Zeboul, le chef des démons. »
25.     Mais Iéshoua‘ sait leurs combines. Il leur dit:
« Tout royaume divisé contre lui-même se détruit.
Toute ville ou maison divisée contre elle-même ne subsiste pas.
26.     Si Satân jette dehors Satân, il se divise contre lui-même.
Comment donc son royaume pourra-t-il subsister ?
27.     Si je jette dehors les démons par Ba‘al-Zeboul,
vos fils, par qui les jettent-ils dehors ? Ils seront donc vos juges.
28.     Mais si je jette dehors les démons par le souffle d’Elohîms,
alors le royaume d’Elohîms est venu sur vous.
29.     « Ou bien comment un homme pourrait-il entrer
dans la maison d’un fort
et s’emparer de ses affaires, s’il n’a d’abord lié le fort ?
Et alors, il pille sa maison.
30.     Qui n’est pas avec moi est contre moi.
Qui ne rassemble pas avec moi dissipe.
31.     Sur quoi je vous dis:
toute faute, tout blasphème seront remis aux hommes,
mais le blasphème contre le souffle ne sera pas remis.
32.     Qui dit une parole contre le fils de l’homme, cela lui sera remis.
Mais qui parle contre le souffle sacré, cela ne lui sera pas remis,
dans cette ère ni dans celle qui vient.
33.     Ou bien faites l’arbre beau, et son fruit sera beau;
ou faites l’arbre pourri, et son fruit sera pourri.
Oui, l’arbre se reconnaît à son fruit.
34.     Engeance de vipères ! Comment pouvez-vous dire ce qui est bon ?
Vous êtes des criminels ! Oui, la bouche parle de l’abondance du coeur.
35.     L’homme bon, du bon trésor, tire du bon.
L’homme criminel, du trésor criminel, exprime ce qui est criminel.
36.     Et moi, je vous dis: toute parole oisive que les hommes prononcent,
ils doivent en rendre compte au jour du jugement.
37.     Oui, sur tes paroles, tu es justifié, et sur tes paroles, tu es condamné. »

Nous voulons un signe

38.     Alors quelques Sopherîm et Peroushîm s’expriment et disent:
« Rabbi, nous voulons voir un signe de toi. »
39.     Mais il leur répond et dit:
« Âge criminel et adultère qui recherche un signe !
De signe, il ne lui sera pas donné, si ce n’est le signe de Iona, l’inspiré.
40.     Oui, comme Iona a été dans le ventre du poisson trois jours et trois nuits,
ainsi le fils de l’homme sera au coeur de la terre trois jours et trois nuits.
41.     Les hommes de Ninevé se lèveront au jugement avec cet âge,
et ils le condamneront,
parce qu’ils ont fait retour après le message de Iona.
Et voici, plus que Iona est ici !
42.     La reine du Téimân se réveillera au jugement avec cet âge,
et elle le condamnera parce qu’elle est venue des confins de la terre
pour entendre la sagesse de Shelomo.
Et voici, plus que Shelomo est ici !

43.     « Quand un souffle contaminé est sorti de l’homme,
il erre dans des lieux sans eau pour chercher le repos;
et il ne le trouve pas.
44.     Alors il dit: ‹ Je reviendrai dans ma maison d’où je suis sorti. ›
Il vient et la trouve vacante, balayée, parée.
45.     Alors il va prendre avec lui sept autres souffles pires que lui,
et ils entrent habiter là.
Et la fin de cet homme est pire que son commencement.
Ainsi de même en sera-t-il pour cet âge criminel. »

Ma mère, mes frères

46.     Il parle encore aux foules; et voici,
sa mère et ses frères se tiennent dehors. Ils cherchent à lui parler.
47.     Quelqu’un lui dit: « Voici, ta mère et tes frères se tiennent dehors.
Ils cherchent à te parler. »
48.     Il répond et dit à celui qui lui parle:
« Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? »
49.     Il tend sa main vers ses adeptes et dit: « Voici ma mère et mes frères.
50.     Oui, quiconque fait le vouloir de mon père des ciels
est pour moi frère, soeur, mère. »

Chapitre 13.

Le semeur

1.     En ce jour, Iéshoua‘ sort de la maison et s’assoit au bord de la mer.
2.     Des foules nombreuses se rassemblent auprès de lui,
si bien qu’il monte dans une barque et s’y assoit.
Toute la foule se tient sur le rivage.
3.     Il leur parle sur de nombreux sujets par des exemples. Il dit:
« Voici, le semeur sort pour semer.
4.     Il sème et il en tombe le long de la route.
Les oiseaux viennent et les mangent.
5.     D’autres tombent sur les rocailles, où ils n’ont pas beaucoup de terre.
Ils lèvent vite parce qu’ils n’ont pas de terre profonde.
6.     Quand le soleil se lève, il les cuit.
Parce qu’ils n’ont pas de racines, ils se dessèchent.
7.     D’autres tombent sur les épines. Les épines montent et les étouffent.
8.     D’autres tombent sur une belle terre; ils donnent du fruit:
l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente.
9.     Qui a des oreilles entende. »

Pourquoi des exemples ?

10.     Les adeptes s’approchent et lui disent:
« Pourquoi leur parles-tu par des exemples ? »
11.     Il répond et dit: « Parce qu’à vous
il est donné de pénétrer les mystères du royaume des ciels.
Mais à ceux-là, cela ne leur est pas donné.
12.     Oui, qui a, il lui est donné, et il surabonde.
Mais qui n’a pas, même ce qu’il a lui est pris.
13.     Je leur parle donc par des exemples
parce qu’ils voient sans voir, entendent sans entendre et sans comprendre.
14.     Elle s’accomplit pour eux, l’inspiration de Iesha‘yahou qui dit:
‹ Entendez, entendez, et ne comprenez pas;
regardez, regardez, et ne voyez pas !
15.     Oui, il s’est engraissé, le coeur de ce peuple !
Des oreilles, lourdement, ils entendent;
mais leurs yeux, ils les ont bouchés de peur de voir de leurs yeux,
d’entendre de leurs oreilles, de comprendre de leur coeur,
de faire retour et je les guérirai ! ›
16.     Pour vous, en marche ! Vos yeux voient ! Vos oreilles entendent !
17.     Amén, je vous dis: de nombreux inspirés, des justes,
ont aspiré à voir ce que vous regardez et n’ont pas vu,
à entendre ce que vous entendez et n’ont pas entendu.

Encore le semeur

18.     « Vous, donc, entendez l’exemple du semeur.
19.     Chez tout homme qui entend la parole du royaume sans la comprendre,
le criminel vient, arrache ce qui a été semé dans son coeur.
Tel est celui qui a été semé au bord de la route.
20.     Celui qui a été semé sur les rocailles,
c’est l’entendeur de la parole, qui, vite, la reçoit avec joie.
21.     Il n’a pas de racines en lui-même, mais il est éphémère.
Quand survient l’angoisse ou la persécution à cause de la parole,
vite, il trébuche.
22.     Celui qui a été semé dans les épines, c’est l’entendeur de la parole
chez qui le souci de cette ère, la séduction de la richesse
asphyxient la parole; elle devient sans fruit.
23.     Celui qui a été semé sur une belle terre,
c’est l’entendeur de la parole qui la pénètre.
Il porte du fruit, l’un cent, l’autre soixante, l’autre trente. »

Autres exemples

24.     Il leur sert un autre exemple. Il dit:
« Le royaume des ciels est semblable à un homme
qui sème une belle semence dans son champ.
25.     Quand les hommes dorment, son ennemi vient,
sème des zizanies dans son champ et s’en va.
26.     Quand le blé germe et produit son fruit, alors les zizanies apparaissent aussi.
27.     Les serviteurs du patron s’approchent et lui disent:
‹ Adôn, n’as-tu pas semé de la belle semence dans ton champ ?
D’où viennent-elles donc les zizanies ? ›
28.     Il leur dit: ‹ Un ennemi, un homme a fait cela. ›
Les serviteurs lui disent: ‹ Veux-tu que nous allions les ramasser ? ›
29.     Il dit: ‹ Non, vous risqueriez, en ramassant les zizanies,
de déraciner en même temps le blé.
30.     Laissez-les croître ensemble tous les deux jusqu’à la moisson.
Au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs:
Ramassez d’abord les zizanies. Liez-les en bottes pour les brûler.
Quant au blé, rassemblez-le dans ma grange ›. »
31.     Il leur sert un autre exemple. Il dit:
« Le royaume des ciels est semblable à une graine de moutarde
qu’un homme prend et sème dans son champ.
32.     Elle est plus petite que toutes les semences.
Elle croît et devient plus grande que les plantes; et c’est un arbre;
si bien que les oiseaux du ciel viennent reposer dans ses branches. »

33.     Il leur dit encore un autre exemple:
« Le royaume des ciels est semblable à du levain.
Une femme le prend,
le cache dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que tout lève. »
34.     Tout cela, Iéshoua‘ le dit aux foules par des exemples.
Et, sans exemple, il ne leur dit rien,
35.     pour accomplir ce que dit l’inspiré quand il dit:
« J’ouvrirai ma bouche pour des exemples;
je proclamerai ce qui est caché depuis la fondation de l’univers. »

36.     Alors il laisse les foules, il vient à la maison.
Ses adeptes s’approchent de lui et disent:
« Explique-nous l’exemple des zizanies du champ. »
37.     Il répond et dit: « Le semeur de la belle semence, c’est le fils de l’homme;
38.     Le champ, c’est l’univers; la belle semence, ce sont les fils du royaume;
les zizanies, les fils du criminel.
39.     L’ennemi qui les a semées, c’est le diable;
la moisson, c’est l’achèvement de l’ère;
les moissonneurs sont des messagers.
40.     Et comme les zizanies ramassées sont brûlées au feu,
ainsi en sera-t-il à l’achèvement de l’ère.
41.     Le fils de l’homme enverra ses messagers.
Ils ramasseront hors de son royaume tous les obstacles,
tous les fauteurs de non-tora.
42.     Ils les jetteront dans la fournaise de feu,
là sont les pleurs et le grincement de dents.
43.     Alors les justes brilleront comme le soleil dans le royaume de leur père.
Qui a des oreilles entende !

44.     « Le royaume des ciels est semblable à un trésor caché dans le champ.
Un homme le trouve, le cache et, dans sa joie,
il va, vend tout ce qu’il a, et achète le champ.
45.     Et encore, le royaume des ciels est semblable
à un marchand qui cherche de belles perles.
Quand il a trouvé une perle très précieuse,
46.     il s’en va, liquide tout ce qu’il a et l’achète.
47.     Et encore, le royaume des ciels est semblable
à un filet jeté dans la mer. Il en rassemble de toutes sortes.
Quand il est rempli, ils le remontent sur le rivage,
48.     ils s’assoient et ramassent dans des casiers ce qu’il y a de beau;
ce qu’il y a de pourri, ils le jettent.
49.     Ainsi en sera-t-il à l’achèvement de l’ère.
Les messagers sortiront, ils sépareront les criminels du milieu des justes.
50.     Ils les jetteront dans la fournaise de feu,
là sont les pleurs et le grincement de dents.
51.     Comprenez-vous tout cela ? » Ils lui disent: « Oui. »
52.     Il leur dit: « Et voilà, tout Sophér devenu adepte du royaume des ciels
est semblable à un homme, un patron,
qui sort de son cellier du neuf et du vieux. »

À Nasèrèt

53.     Et c’est, quand Iéshoua‘ finit ces exemples, il s’éloigne de là.
54.     Il vient dans sa patrie, il les enseigne dans leur synagogue,
si bien qu’ils en sont frappés.
Ils disent: « D’où ? À lui ! Cette sagesse ! Et des puissances !
55.     Celui-là n’est-il pas le fils du charpentier ?
Sa mère, n’est-ce pas, se crie Miriâm ?
Et ses frères Ia‘acob, Iosseph, Shim‘ôn et Iehouda ?
56.     Et ses soeurs, n’est-ce pas, sont toutes avec nous ?
D’où a-t-il donc tout cela ? »
57.     Ils trébuchent sur lui. Iéshoua‘ leur dit:
« Un inspiré n’est sans gloire que dans sa patrie et dans sa maison. »
58.     Là, il ne fait pas beaucoup de prodiges, à cause de leur non-adhérence.

Chapitre 14.

Mort de Iohanân

1.     En ce temps, Hèrôdès, le tétrarque, entend la renommée de Iéshoua‘.
2.     Il dit à ses serviteurs: « Celui-là, c’est Iohanân l’Immergeur.
Il s’est réveillé d’entre les morts;
c’est pourquoi les puissances agissent en lui. »
3.     Oui, Hèrôdès avait saisi Iohanân, il l’avait lié et écarté en prison,
à cause d’Hèrôdias, la femme de Philippos, son frère.
4.     Oui, Iohanân lui disait: « Il ne t’est pas permis de l’avoir. »
5.     Il veut le tuer, mais il frémit de la foule,
parce qu’ils le tenaient pour un inspiré.
6.     Arrive l’anniversaire d’Hèrôdès. La fille de Hèrôdias danse au milieu.
Elle plaît à Hèrôdès,
7.     si bien qu’il déclare sous serment
qu’il lui donnera tout ce qu’elle demandera.
8.     Poussée par sa mère elle dit:
« Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Iohanân l’Immergeur. »
9.     Le roi est attristé, mais à cause de ses serments et de ses convives,
il ordonne qu’elle lui soit donnée.
10.     Il envoie décapiter Iohanân dans la prison.
11.     Sa tête est apportée sur un plat;
elle est donnée à la jeune fille;
elle l’apporte à sa mère.
12.     Ses adeptes s’approchent, prennent son corps et l’ensevelissent.
Ils viennent l’annoncer à Iéshoua‘.

Cinq pains, deux poissons

13.     Quand il l’entend, Iéshoua‘ se retire de là, en barque,
vers un lieu désert, à part.
Et les foules entendent; elles le suivent à pied depuis leurs villes.
14.     En sortant, il voit une foule nombreuse;
il est pris aux entrailles pour elle; il guérit leurs invalides.
15.     Le soir venu, ses adeptes s’approchent et disent:
« Le lieu est désert. L’heure est déjà passée. Renvoie donc les foules;
ils s’en iront dans les villages s’acheter des aliments. »
16.     Mais Iéshoua‘ leur dit: « Ils n’ont pas besoin de s’en aller.
Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
17.     Mais ils lui disent: « Nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons. »
18.     Il dit: « Apportez-les-moi ici. »
19.     Il ordonne aux foules de s’installer sur l’herbe.
Il prend les cinq pains et les deux poissons,
il lève son regard vers les ciels,
il bénit et partage les pains.
Il les donne aux adeptes et les adeptes aux foules.
20.     Ils mangent tous et se rassasient.
Ils enlèvent les parts en surabondance: douze couffins pleins.
21.     Ceux qui ont mangé ? Environ cinq mille hommes,
sans compter femmes et enfants.

Marche sur les eaux

22.     Vite, il oblige les adeptes à monter en barque
et à aller devant lui de l’autre côté,
pendant qu’il renverrait les foules.
23.     Il renvoie les foules et monte sur la montagne, à part, pour prier.
Le soir venu, il est seul, là.
24.     La barque est déjà au milieu de la mer, à de nombreux stades;
les vagues la tourmentent:
oui, le vent lui est contraire.
25.     À la quatrième veille de la nuit, il vient vers eux en marchant sur la mer.
26.     Les adeptes le voient marcher sur la mer. Ils se troublent et disent:
« C’est un fantôme ! » Ils frémissent et crient.
27.     Vite, Iéshoua‘ leur parle et dit: « Courage ! Je suis ! Ne frémissez pas ! »
28.     Petros lui répond et dit:
« Adôn, si c’est toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. »
29.     Il dit: « Viens ! »
Petros descend de la barque, marche sur les eaux et vient vers Iéshoua‘.
30.     Mais quand il voit le vent, il frémit. Il commence à couler et crie.
Il dit: « Adôn, sauve-moi ! »
31.     Vite, Iéshoua‘ lui tend la main, le saisit et lui dit:
« Nain de l’adhérence ! Pourquoi doutes-tu ? »
32.     Ils montent dans la barque, et le vent tombe.
33.     Ceux de la barque se prosternent devant lui et disent:
« Vrai, tu es bèn Elohîms ­ fils d’Elohîms ! »
34.     Ils font la traversée et viennent sur terre à Guinnéissar.
35.     Les hommes de ce lieu le reconnaissent:
ils envoient à tous les pays d’alentour
et lui apportent tous ceux qui ont mal.
36.     Ils le supplient seulement de toucher les sisit de son manteau.
Tous ceux qui le touchent sont sauvés.

Chapitre 15.

La tradition des Anciens

1.     S’approchent alors de Iéshoua‘ des Peroushîm
et des Sopherîm de Ieroushalaîm.
Ils disent:
2.     « Pourquoi tes adeptes transgressent-ils la tradition des Anciens ?
Oui, ils ne se lavent pas les mains avant de manger le pain. »
3.     Il répond et leur dit: « Pourquoi, vous aussi,
transgressez-vous la misva d’Elohîms à cause de votre tradition ?
4.     Oui, Elohîms a dit: ‹ Glorifie ton père et ta mère ›; et encore:
‹ Qui médit de père ou mère est mis à mort. ›
5.     Mais vous, vous dites: ‹ Qui dit au père ou à la mère:
ce qui, de mon bien, aurait pu t’être utile,
je l’ai offert en présent pour Elohîms,
6.     il n’a pas à glorifier son père ou sa mère. ›
Vous annulez ainsi la parole d’Elohîms à cause de votre tradition.
7.     Hypocrites ! Il a bien été inspiré par vous, Iesha‘yahou, en disant:
8.     ‹ Ce peuple me glorifie de ses lèvres, mais leur coeur est loin de moi.
9.     Ils me rendent un culte vain.
Les enseignements qu’ils enseignent ne sont que préceptes humains ›. »
10.     Il appelle la foule et leur dit: « Entendez et comprenez !
11.     Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui contamine l’homme,
mais c’est ce qui sort de la bouche qui contamine l’homme. »
12.     Alors les adeptes s’approchent et lui disent:
« Sais-tu que les Peroushîm, en entendant cette parole,
ont trébuché ? »
13.     Il répond et dit:
« Toute plante que mon père des ciels n’a pas plantée sera déracinée.
14.     Laissez-les ! Ils sont des guides aveugles;
et quand un aveugle guide un aveugle,
ils tombent ensemble dans une fosse. »
15.     Petros répond et lui dit: « Explique-nous l’exemple. »
16.     Il dit: « Êtes-vous aussi à ce point sans discernement ?
17.     Ne réalisez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche
descend dans le ventre et de là est chassé dehors ?
18.     Mais ce qui sort de la bouche provient du coeur et cela contamine l’homme.
19.     Oui, du coeur sortent ruminations criminelles, meurtres, adultères,
puteries, vols, faux témoignages, blasphèmes.
20.     C’est cela qui contamine l’homme.
Mais manger sans se laver les mains, cela ne contamine pas l’homme. »

La Kena‘anit

21.     Iéshoua‘ sort de là. Il se retire du côté de Sor et de Sidôn.
22.     Et voici une femme, une Kena‘anit; elle sort de ces frontières et crie.
Elle dit: « Matricie-moi, Adôn bèn David !
Ma fille va mal, par un démon. »
23.     Mais il ne lui répond pas une parole. Ses adeptes s’approchent et disent:
« Éloigne-la, parce qu’elle crie après nous. »
24.     Mais il répond et dit:
« Je n’ai été envoyé qu’aux ovins perdus de la maison d’Israël. »
25.     Elle vient, se prosterne devant lui et dit:
« Adôn, secours-moi ! »
26.     Il répond et dit: « Il n’est pas bon de prendre le pain des enfants
et de le jeter aux chiots. »
27.     Elle dit: « Oui, Adôn ! Mais même les chiots mangent les miettes
qui tombent de la table de leurs Adôn. »
28.     Alors, Iéshoua‘ répond et lui dit:
« Ô femme, elle est grande ton adhérence !
Ce sera pour toi comme tu le veux ! »
Sa fille est rétablie sur l’heure.

Sept pains

29.     Iéshoua‘ s’éloigne de là, vient au bord de la mer de Galil,
monte sur la montagne et s’assoit là.
30.     Des foules nombreuses s’approchent de lui,
et avec elles, boiteux, aveugles, estropiés, muets, et bien d’autres encore.
Ils les jettent à ses pieds, et il les guérit.
31.     Les foules s’étonnent en voyant les muets parler,
les estropiés s’assainir, les boiteux marcher, les aveugles voir.
Ils glorifient l’Elohîms d’Israël.
32.     Iéshoua‘ appelle ses adeptes et dit:
« Je suis pris aux entrailles pour cette foule.
Oui, voilà déjà trois jours qu’ils demeurent près de moi,
et ils n’ont rien à manger.
Je ne veux pas les renvoyer à jeun; ils risqueraient de défaillir en route. »
33.     Les adeptes lui disent: « D’où aurions-nous, dans un désert,
assez de pains pour rassasier une telle foule ? »
34.     Iéshoua‘ leur dit: « Combien de pain avez-vous ? »
Ils disent: « Sept, et quelques petits poissons. »
35.     Il enjoint à la foule de s’étendre à terre.
36.     Il prend les sept pains et les poissons.
Il remercie, partage, donne aux adeptes et les adeptes aux foules.
37.     Ils mangent tous et se rassasient.
Des parts en surabondance, ils enlèvent sept paniers pleins.
38.     Ceux qui mangeaient ? Ils étaient quatre mille hommes,
sans compter femmes et enfants.
39.     Il renvoie les foules, monte en barque, et vient aux frontières de Magadân.

Chapitre 16.

Le signe de Iona

1.     Les Peroushîm et les Sadouqîm s’approchent pour l’éprouver.
Ils l’interrogent: qu’il leur montre un signe du ciel !
2.     Mais il répond et leur dit:
« Le soir venu vous dites: ‹ Beau temps ! Oui, le ciel est rouge. ›
3.     Et le matin: ‹ Aujourd’hui, tempête ! Oui, le ciel rouge s’assombrit. ›
Les faces du ciel, vous savez comment les interpréter;
mais les signes des temps, vous ne le pouvez pas ?
4.     Âge criminel et adultère, qui recherche un signe !
De signe, il ne lui en sera pas donné, si ce n’est le signe de Iona. »
Il les quitte et s’en va.

Les pains et le levain

5.     Les adeptes viennent de l’autre côté. Ils oublient de prendre des pains.
6.     Iéshoua‘ leur dit: « Voyez !
Gardez-vous du levain des Peroushîm et des Sadouqîm. »
7.     Ils font cette réflexion en eux-mêmes et se disent:
« Nous n’avons pas pris de pains ! »
8.     Iéshoua‘ le pénètre et dit: « Pourquoi faites-vous des réflexions
en vous-mêmes, nains de l’adhérence,
parce que vous n’avez pas de pains ?
9.     Vous ne réalisez pas encore ?
Ne vous souvenez-vous pas des cinq pains pour les cinq mille ?
Combien de couffins avez-vous pris ?
10.     Et les sept pains pour les quatre mille ?
Combien de paniers avez-vous pris ?
11.     Comment ne réalisez-vous pas ?
Ce n’est pas à propos de pains que je vous ai dit:
Gardez-vous du levain des Peroushîm et des Sadouqîm. »
12.     Alors ils comprennent qu’il ne leur a pas dit
de se garder du levain des pains,
mais de l’enseignement des Peroushîm et des Sadouqîm.

Tu es Petros

13.     Iéshoua‘ vient du côté de Caesarea de Philippos.
Il questionne ses adeptes et dit:
« Les hommes, que disent-ils qu’il est, le fils de l’homme ? »
14.     Ils disent: « Certains: Iohanân, l’Immergeur; d’autres: Élyahou;
d’autres: Irmeyahou ou un des inspirés. »
15.     Il leur dit: « Et vous, qui dites-vous que je suis ? »
16.     Shim‘ôn Petros répond et dit:
« Tu es le messie Bèn Elohîms, le fils de l’Elohîms de la vie. »
17.     Il répond et lui dit: « En marche, Shim‘ôn bar Iona,
parce que ni chair ni sang ne te l’ont découvert,
mais mon père qui est dans les ciels !
18.     Mais moi-même je te dis: Tu es Petros ­ Pierre ­,
et sur cette pierre ­ petra ­ je bâtirai ma communauté.
Les portes du Shéol ne seront pas plus fortes qu’elle.
19.     Je te donne les clés du royaume des ciels.
Ce que tu lies sur la terre est lié dans les ciels.
Ce que tu délies sur terre est délié dans les ciels. »
20.     Alors il recommande aux adeptes de ne dire à personne qu’il est le messie.

Mort annoncée (1)

21.     Dès lors, Iéshoua‘ commence à montrer à ses adeptes
qu’il doit aller à Ieroushalaîm
souffrir beaucoup des anciens, des chefs des desservants et des Sopherîm,
être tué et, le troisième jour, se réveiller.
22.     Petros le prend à part, commence à le rabrouer et lui dit:
« Que tout te soit propice, Adôn ! Il n’en sera pas ainsi pour toi ! »
23.     Il se tourne et dit à Petros: « Pars loin de moi, Satân !
Tu m’es un trébuchement !
Oui, tu penses non pas comme Elohîms, mais comme les hommes. »
24.     Alors Iéshoua‘ dit à ses adeptes: « Si quelqu’un veut venir derrière moi,
qu’il se renie lui-même, saisisse sa croix et me suive.
25.     Oui, qui veut sauver son être le perd;
mais qui perd son être à cause de moi le trouve.
26.     Oui, quelle utilité si un homme gagne l’univers entier
mais détruit son être ?
Ou que donnera un homme en échange de son être ?
27.     Oui, le fils de l’homme viendra dans la gloire de son père,
avec ses messagers.
Alors il rendra à tout homme selon ses actes.
28.     Amén, je vous dis:
il en est ici, parmi les présents, qui ne goûteront pas la mort
avant d’avoir vu le fils de l’homme venir dans son royaume. »

Chapitre 17.

Sur une haute montagne

1.     Après six jours, Iéshoua‘ prend Petros, Ia‘acob et Iohanân, son frère;
il les fait monter sur une haute montagne, à part.
2.     Il se métamorphose devant eux: ses faces resplendissent comme le soleil,
ses vêtements deviennent blancs comme la lumière.
3.     Et voici, Moshè et Élyahou leur apparaissent. Ils parlent avec lui.
4.     Petros répond et dit à Iéshoua‘:
« Adôn, il est bon pour nous d’être ici.
Si tu veux, je ferai ici trois tentes:
une pour toi, une pour Moshè, et une pour Élyahou. »
5.     Il parle encore, et voici, une nuée de lumière les obombre;
et voici, une voix, de la nuée, dit: « Celui-ci est mon fils, mon aimé,
en qui j’ai mon gré. Entendez-le. »
6.     Les adeptes l’entendent:
Ils tombent sur leurs faces et frémissent fort.
7.     Iéshoua‘ s’approche et les touche. Il dit:
« Réveillez-vous ! Ne frémissez pas ! »
8.     Ils lèvent leurs yeux et ne voient personne,
sauf Iéshoua‘, lui seul.
9.     Ils descendent de la montagne. Iéshoua‘ leur prescrit et dit:
« Ne parlez à personne de la vision,
avant que le fils de l’homme ne se réveille d’entre les morts. »
10.     Ses adeptes le questionnent et disent:
« Que disent donc les Sopherîm, qu’Élyahou doit venir en premier ? »
11.     Il répond et dit: « Certes, Élyahou viendra et restaurera tout.
12.     Je vous dis: Élyahou est déjà venu, mais ils ne l’ont pas reconnu.
Ils l’ont traité comme ils ont voulu.
Ainsi le fils de l’homme va souffrir par eux.
13.     Les adeptes comprennent alors qu’il leur parle de Iohanân, l’Immergeur.

À déplacer la montagne

14.     Ils viennent vers la foule. Un homme s’approche de lui,
tombe à genoux devant lui et dit:
15.     « Adôn, matricie mon fils ! Oui, il est lunatique et il a très mal.
Il tombe souvent dans le feu et souvent dans l’eau.
16.     Je l’ai présenté à tes adeptes, mais ils n’ont pas pu le guérir. »
17.     Iéshoua‘ répond et dit: « Ô âge sans adhérence et dévoyé !
Jusqu’à quand serai-je avec vous ? Jusqu’à quand vous supporterai-je ?
Apportez-le-moi ici. »
18.     Iéshoua‘ le rabroue, et le démon sort de lui.
Le garçon dès cette heure est guéri.
19.     Alors les adeptes s’approchent de Iéshoua‘ et, à part, lui disent:
« À cause de quoi n’avons-nous pas pu le jeter dehors ? »
20.     Il leur dit: « À cause de votre peu d’adhérence.
Amén, oui, je vous dis,
si vous aviez de l’adhérence comme une graine de moutarde,
vous diriez à cette montagne: ‹ Déplace-toi d’ici à là ›, et elle se déplacerait.
Rien ne vous serait impossible. »

Mort annoncée (2)

22.     Quand ils circulent en Galil, Iéshoua‘ leur dit:
« Le fils de l’homme va être livré aux mains des hommes.
23.     Ils le tueront, et, le troisième jour, il se réveillera. » Ils s’attristent fort.

24.     Ils viennent à Kephar-Nahoum.
Les encaisseurs de demi-sicles s’approchent de Petros et lui disent:
« Votre Rabbi ne paie-t-il pas le demi-sicle ? »
25.     Il dit: « Si. »
À son arrivée dans la maison, Iéshoua‘ le devance et dit:
« Quel est ton avis, Shim‘ôn ?
Les rois de la terre, de qui prennent-ils taxes ou impôts ?
De leurs fils, ou des étrangers ? »
26.     Il dit: « Des étrangers. » Iéshoua‘ lui dit: « Ainsi, les fils en sont exempts.
27.     Mais pour ne pas les faire trébucher, va à la mer, jette l’hameçon.
Le premier poisson qui montera, saisis-le. Ouvre-lui la bouche.
Tu y trouveras un statère.
Prends-le et donne-le leur pour moi et pour toi. »

Chapitre 18.

Le plus grand au royaume

1 À cette heure, les adeptes s’approchent de Iéshoua’ et disent : « Qui est donc le plus grand au royaume des ciels ?
2 Iéshoua’ appelle un petit enfant. Il le met au milieu d’eux
3 et dit : « Amén, je vous dis : si vous ne retournez pas et ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas au royaume des ciels.
4 Celui-là donc qui se fait petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand au royaume des ciels.
5 Qui accueille en mon nom un tel petit enfant, c’est moi qu’il accueille.
6 Mais qui fait trébucher un de ces petits qui adhèrent à moi, il aurait intérêt à ce qu’une meule d’âne soit pendue à son cou et qu’il coule dans le gouffre de la mer.
7 Oïe, l’univers, à cause des trébuchements ! Oui, il est fatal que viennent les trébuchements ; cependant, oïe, l’homme par qui vient le trébuchement !
8 Si ta main ou ton pied trébuche, coupe-le et jette-le loin de toi. Il est beau pour toi d’entrer dans la vie manchot ou boiteux, plutôt que d’avoir deux mains ou deux pieds, et être jeté au feu, en pérennité.
9 Et si ton œil trébuche, arrache-le et jette-le loin de toi. Il est beau pour toi d’entrer dans la vie avec un seul œil, plutôt que d’avoir deux yeux, et être jeté au feu, dans la Géhenne.
10 Veillez à ne pas mépriser un de ces petits. Oui, je vous dis : leurs messagers, dans les ciels, voient toujours les faces de mon père, dans les ciels.
11 « Oui, le fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.
12 Quel est votre avis ? Si un homme a cent moutons et qu’un seul d’entre eux s’égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf sur les montagnes et va chercher l’égaré ?
13 Et s’il arrive à le trouver, amén, je vous dis, il se réjouit pour lui plus que des quatre-vingt-dix-neuf qui ne sont pas égarés.
14 Ainsi le vouloir n’est pas aux faces de votre père des ciels que se perde un seul de ces petits.
15 « Si ton frère faute, va, blâme-le entre toi et lui seul. S’il t’entend, tu auras gagné ton frère.
16 S’il n’entend pas, prends avec toi encore un ou deux, pour que ’sur la bouche de deux ou trois témoins toute parole s’appuie. ›
17 S’il refuse de les entendre, dis-le à la communauté ; et s’il refuse d’entendre même la communauté, il sera pour toi semblable à un goï et à un gabelou. »
18 « Amén, je vous dis : tout ce que vous liez sur la terre est lié dans les ciels ; tout ce que vous déliez sur la terre est délié dans les ciels.
19 Amén, je vous dis encore : si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon père des ciels.
20 Oui, en tout lieu où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, là, je suis au milieu d’eux. »
21 Alors Petros s’approche et lui dit : « Adôn, combien de fois mon frère fautera-t-il contre moi et lui remettrai-je ? Jusqu’à sept fois ?
22 Iéshoua’ lui dit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à septante fois sept fois.
23 Ainsi le royaume des ciels ressemble à un homme, un roi, qui veut régler ses comptes avec ses serviteurs.
24 Quand il commence à les régler, un débiteur de dix mille talents est amené en face de lui.
25 Il n’a pas de quoi rendre. Son Adôn ordonne de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tout ce qu’il a, que tout soit rendu.
26 Le serviteur tombe sur ses faces, se prosterne devant lui et dit : ‹ Sois longanime avec moi et je te rendrai tout. ›
27 L’Adôn de ce serviteur est pris aux entrailles ; il le délie et lui remet sa dette.
28 Ce serviteur sort. Il rencontre un de ses co-serviteurs, qui lui doit cent deniers. Il le saisit à la gorge à le faire suffoquer et dit : ‹ Rends ce que tu dois. ›
29 Le co-serviteur tombe sur ses faces, le supplie et dit : ‹ Sois longanime avec moi, et je te rendrai. ›
30 Il refuse, s’en va et le jette en prison, jusqu’à ce qu’il lui ait payé sa dette.
31 Ses co-serviteurs voient ce qui est advenu et s’attristent fort. Ils viennent et informent leur Adôn de tout ce qui est advenu.
32 Alors son Adôn l’appelle et lui dit : ‹ Serviteur criminel, toute ta dette, je te l’ai remise parce que tu m’as supplié.
33 N’était-ce pas à toi aussi de matricier ton co-serviteur comme je t’ai moi-même matricié ? ›
34 Son Adôn brûle. Il le livre aux tortionnaires, jusqu’à ce qu’il ait rendu toute sa dette.
35 Ainsi mon père des ciels agira aussi envers vous, si vous ne remettez pas les dettes de votre frère de tout votre cœur. »